• Toute ma vie, j’ai été marquée au fer rouge avec la mention « pas comme les autres ». Sauf que mes différences, loin de susciter l’admiration, m’ont vite coupée du monde réel.
  • J’ai créé ma personnalité à travers le regard et les attentes des autres parce que je ne me croyais « jamais assez ». Jamais assez bien. Jamais assez belle. Jamais assez intelligente.
  • J’ai essayé de devenir quelqu’un d’autre. J’ai fait les pires erreurs de ma vie. Je suis tombée dans des pièges. J’ai traversé un désert sans fin.

Je me suis souvent comparée à ce que les autres possédaient et que je n’avais pas, ce qu’ils étaient devenus et que je ne serai pas. La famille qu’ils avaient fondée que je n’aurai jamais, tous les pays qu’ils visitaient que je ne verrai pas. Toutes ces comparaisons ont progressivement empoisonné ma façon de penser et ont une influence néfaste sur tous mes comportements.

Mais je m’en suis sortie ! 

Lisa de PassLe Mot revient avec un nouveau témoignage poignant et plein d’authenticité pour t’aider à comprendre qu’il y a de l’espoir pour toi aussi. Merci pour ton courage et l’exemple que tu es pour beaucoup d’entre nous. 

Moi, moche et invisible !

A l’école, au collège, puis au lycée, je n’avais pas le look pour être populaire auprès de mes copines de classe. On se moquait fréquemment de moi. Pour échapper aux remarques méchantes des uns et des autres, je suis passée de lunettes de myope aux verres de contact que je ne supportais pas. 

Puis, ma mère m’a envoyée chez la coiffeuse du village pour transformer ma coupe de cheveux longs et frange-ras-des-sourcils à une coupe indéfinissable. Je ne ressemblais toujours à rien.

J’avais peu d’amies et les garçons se détournaient de moi. Les autres filles, on les draguait, elles… pas moi. Elles avaient un style, une coiffure sympa, des fringues à la mode, des copains. Plus je les regardais ressembler à des chanteuses ou à des stars de cinéma, plus je baissais le nez. J’avais si honte de mon apparence.

Je passais une bonne partie de ma journée enfermée dans ma chambre et dans ma tête.

Je passais mes samedis enfermée dans ma chambre et en sortais pour faire le ménage habituel et manger. Le dimanche matin, j’allais à l’église puis je retournais dans ma chambre jusqu’au coucher. Je lisais, écrivais, dessinais, j’avais peu de contact avec le monde extérieur en dehors de ma famille. Heureuse ? Malheureuse ? Je ne me posais pas la question. J’étais dans un cocon, à l’abri des gens qui me blessaient.

À 16 ans, je m’enfonçais dans une dépression. J’ai quitté tout simplement le lycée avant le bac, pour aller encore m’enfermer plus profondément dans ma chambre. Et dans un mal-être qui allait s’accentuer au fil des ans.

J’ai appris à (mal) cultiver ma différence

1er piège : exister à travers l’autre

Après une dépression et un séjour longue durée dans ma chambre, j’ai affronté les fantômes de la solitude en épousant le premier garçon rencontré à l’église. J’avais à peine 19 ans.

J’ai voulu prouver que j’étais capable de plaire, de fonder une famille, et faire comme les autres me permettrait de me fondre dans la masse, ne plus être cette jeune femme mal dans sa peau, différente des autres, atypique. Le mariage allait certainement m’épanouir !

J’ai quitté les douces jupes de ma mère pour sauter dans les pantalons d’un mari exigeant, dur et méprisant. 

J’ai tout fait pour lui plaire, mais ce n’était jamais « assez ».

Je n’étais pas assez sexy, pas assez douée en cuisine, pas assez intéressante, pas assez mince, pas assez cultivée. Moi qui m’étais mariée pour échapper à la solitude, pour échapper à l’indifférence, pour combattre mes différences, j’allais divorcer six ans après. Lui aussi me comparait à la femme idéale qu’il s’était imaginée et que je n’étais pas.

2ème piège : chercher à devenir quelqu’un à n’importe quel prix

Je n’avais pas fait d’études comme les autres, n’étais pas assez intelligente ? Je ne pourrai pas avoir un super boulot ni faire carrière ? Ni gagner assez d’argent ? Alors j’allais créer mon propre job. J’ai fondé une petite entreprise qui a été la plus belle mais la plus douloureuse histoire de ma vie.

J’allais prouver à tout le monde que j’étais capable d’être chef d’entreprise, capable d’encadrer des salariés, capable de négocier, moi la p’tite nana de 21 ans qui ne connaissait rien au monde des affaires.

Je me suis investie à 200% pendant les 10 années suivantes aux dépens de ma vie privée. Je n’avais jamais le temps ni l’espace pour une relation, pas plus pour fonder une famille. Ma petite entreprise a été le seul “bébé” que je n’ai jamais eu et que j’ai fini par perdre aussi.

3ème piège : acheter l’amour de l’autre

C’est grâce à ma société que j’ai rencontré quelqu’un d’autre. Je n’étais pas “assez” bien non plus puisque rapidement mon nouveau compagnon m’a privée de son amour et de son attention.

Pourtant, j’ai fait preuve d’une grande imagination pour lui être agréable, pour qu’il m’aime. J’étais prête à lui décrocher la lune.

Pas tant pour lui plaire que pour prouver que j’étais plus qu’”assez bien”, j’allais entreprendre de devenir la meilleure en tout. J’ai toujours cru qu’on devait m’aimer pour ce que je faisais, pas pour qui j’étais.

Je me suis embarquée dans des challenges que personne ne m’a demandé de relever. Il m’a vite laissée me débrouiller seule, dans ce monde des affaires froid et hostile, un monde d’hommes. Je devenais rapidement une femme-maîtresse que rien ni personne n’effrayait, sauf me retrouver seule, sans amour.

J’avais trouvé la seule bonne idée pour qu’il reste : le payer. Je l’ai embauché avec un gros salaire que ma petite société de repro numérique n’a pas pu supporter. S’en sont suivis une douloureuse séparation et une faillite dont j’ai dû supporter les conséquences pendant de très longues années, avec des dettes énormes.

J’ai vite atteint le désespoir quand, le seul succès que j’affichais, a lui aussi volé en éclat : mon entreprise. J’avais une nouvelle fois tout perdu, et pire, mon identité de femme d’affaires dont j’étais si fière.

J’ai tellement voulu exister, faire comme les autres, que j’ai vécu tout l’opposé : un mariage et un divorce tous deux prématurés, la perte de mon unique fruit de réussite, une autre séparation et plus aucun statut : une chômeuse sans le sou, sans avenir ni espoir. Je n’étais plus rien.

Puis j’ai changé de miroir

Alors que je cumulais les fins désastreuses, j’ai fini par stopper ma chute sans fond et j’ai entrepris une petite réunion avec moi-même.

J’ai invité un nouveau participant à cette table ronde : Dieu.

J’ai commencé par lui exprimer toute ma colère de m’avoir abandonnée.

“Et si c’était plutôt moi, qui L’avais laissé de côté ?”

Je lui demandé toutes les raisons de mes échecs et je L’ai accusé d’être responsable de tous mes maux.

Et si c’était la conséquence de mes mauvais choix ?”

Quand tout mon chagrin et ma rancoeur ont été évacués, j’ai laissé tomber mon orgueil et ma fierté démesurés et je Lui ai crié: “Au secours, Dieu je me noie, à l’aide !

Que croyez-vous que Dieu ait fait ?! Il m’a secourue, bien sûr ! Je ne m’adressais pas souvent à Lui, et dans ma détresse, Il m’a répondue. De manière incroyable ! Cela a été le déclencheur d’une longue et profonde guérison intérieure. J’ai rencontré Dieu et son extraordinaire pouvoir d’amour, sa compassion illimitée.

  • J’ai cessé de me regarder dans le regard accusateur, moqueur et méprisant des autres.
  • J’ai cessé de me regarder dans mon grand miroir de la comparaison : “Ô miroir, grand miroir, dis-moi qui est la plus belle, la plus courageuse, la plus forte ?
  • J’ai regardé dans un autre grand miroir : les yeux de Dieu, et qu’y ai-je vu ? Son amour parfait pour moi. Son pardon allait m’aider à tout effacer et à recommencer.
  • Je me suis acceptée telle que j’étais, je me suis pardonnée à mon tour pour ensuite devenir celle qu’Il a créée et qui va de l’avant : une femme libre, heureuse et épanouie, dont la vie est remplie d’amour, du Sien et celui des autres.

Si tu pensais jusque là qu’il est impossible de guérir de la honte et du rejet, si tu refusais de croire qu’une vie brisée puisse être entièrement restaurée, que dirais-tu de découvrir comment Dieu te voit, comment Il m’a vue ? Découvre ici des clés pour guérir du syndrome de la comparaison.

Le meilleur est devant toi !

Bastien Cuenot.